Non au flashball comme arme de défense de la police municipale
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FlashBall CC - PA Sylvain SZEWCZYK

Johanna Rolland a refusé d’équiper d’armes à feu nos policiers municipaux et c’est une bonne chose. Nous avons toutefois découvert que ceux-ci se verraient dotés de flash-balls. Le groupe local EELV de Nantes fait part de sa grande inquiétude concernant ce choix d’armement et ce qu’il véhicule comme message négatif.
Car c’est bien d’une arme qu’il s’agit. Les incidents récents dans de nombreuses manifestations à Nantes et dans le reste du pays ont montré à quel point les flash-balls sont dangereux : perte d’un œil, lacérations et même un décès en 2010 à Marseille, après un tir au thorax.

Dans ces choix politiques, on dirait que l’on confond police nationale et police municipale. Pourtant, rappelons que cette dernière est composée uniquement d’employés municipaux. Les missions de proximité de ces femmes et de ces hommes consistent à verbaliser les mauvais usages de la voix publique, favoriser le règlement pacifique de conflits mineurs, alerter la police nationale, accueillir et orienter les victimes… Des missions qui ne justifient pas la détention d’un flash-ball !

Le syndicat FO de la police municipale exige que les agents soient dotés d’une arme de poing pour riposter en cas d’agression à l’arme à feu. Sans sous-estimer les situations de tensions que connaissent ces fonctionnaires, rappelons que lors de ces situations à risque, ils doivent se retirer comme tout agent municipal, comme tout citoyen, pour laisser intervenir la police nationale.

Nous en faisons toutes et tous le constat : la tension est palpable dans notre société, dans nos villes et nos quartiers. Le dialogue semble souvent rompu entre certains citoyens et les institutions. Nous pensons qu’un tel équipement ne contribue en rien à l’apaisement souhaité.
Alors que la violence appelle la violence et que son usage par les forces de l’ordre est de nature à aggraver les situations, nous appelons à une politique de l’humain, de la proximité. La réponse aux défis du vivre ensemble ne peut et ne doit pas passer uniquement par une réponse matérielle. A ce titre, l’ouverture de la maison de la tranquillité, la création d’îlotiers, vont aller dans le bon sens.

La demande de sécurité de nos concitoyens est forte et à juste titre : les problèmes existent, les situations sont parfois invivables, complexes et dangereuses. Alors laissons à la police nationale ses missions régaliennes et mobilisons notre police municipale sur de vraies missions de prévention, de médiation, de proximité au service du vivre ensemble et de la cohésion sociale. Soyons innovants, expérimentons, mobilisons nos agents davantage en synergie avec les actions des structures institutionnelles et associatives des territoires comme les établissements scolaires, les maisons de quartier, les centres sociaux, etc.
La surenchère d’armement rassure en apparence mais crée surtout de la défiance, de nouveaux dangers, sans s’attaquer aux enjeux de fond.

 

Photo par Sylvain SZEWCZYK – Sous licence Créative Commons

Une réflexion au sujet de “Non au flashball comme arme de défense de la police municipale

  1. Se retirer en demandant aux agresseurs de ne pas tirer sur eux mais plutôt sur le public….j’espère que ces élus seront là comme pare balles.
    Finalement pourquoi pas supprimer toute forme de police ?! Et surtout des politiques totalement à « l’ouest »
    Quand l’ignorance et la bêtise commande, un pays va mal !

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