Retour sur le débat Solidarité 2012 avec Jean-Philippe Magnen : la coopération et la solidarité au coeur du projet écologiste
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Le débat Solidarité 2012 s’est tenu le 14 mars dernier à la Bellevilloise à Paris et a réuni cinq représentants de candidats à l’élection présidentielle, dont Jean-Philippe Magnen pour Eva Joly.

 

Voici le résumé des principales propositions de chacun des intervenants :

 

Le prochain Président de la République devra relever un défi majeur : développer la solidarité dans un pays marqué par la crise économique et sociale. En partenariat avec Le Monde, Convergences 2015 a invité les représentants des candidats à confronter leurs propositions pour l’économie sociale et solidaire et la solidarité internationale, lors d’un débat animé par Erik Izraelewicz, directeur du Monde, le 14 mars 2012 à la Bellevilloise.

 

La rencontre s’est déroulée en présence de : 

  • Pierre Albertini, Ancien député-maire de Rouen, Membre du pôle culture, histoire, valeurs de la République de l’équipe de campagne de François Bayrou
  • Martine Billard, Députée de la 1ère circonscription de Paris, Co-présidente du Parti de Gauche
  • Henri Guaino, Conseiller spécial du Président de la République
  • Jean-Marie Le Guen, Député, Adjoint au Maire de Paris, Responsable de la santé au sein de l’équipe de campagne de François Hollande
  • Jean-Philippe Magnen, Vice-président EELV du Conseil Régional des Pays de la Loire

 

Le débat s’est déroulé en deux temps :

  • un premier temps consacré à l’économie sociale et solidaire et à l’entrepreneuriat social ;
  • un second temps consacré à la solidarité internationale.

 

ESS et entrepreneuriat social : 3 idées fortes par intervenant

 

Il y a aujourd’hui unanimité politique pour dire que l’ESS doit jouer un rôle important en France et en Europe. Toutefois, les distinctions et les divergences entre les candidats sont plus visibles quand on s’attache à leur perception de l’ESS et aux mesures proposées pour développer ce secteur.

 

Pierre Albertini, représentant François Bayrou

  • L’ESS constitue une réponse efficace au dérèglement du monde, en particulier à la financiarisation de l’économie et à la montée des inégalités.
  • Elle est confrontée à des obstacles économiques et juridiques assez similaires à ceux que rencontrent les PME.
  • Il faut se battre pour replacer l’Europe dans le sillon d’une économie plus sociale et plus humaine.

 

Martine Billard, représentant Jean-Luc Mélenchon

  • Le projet du Front de Gauche vise à « remettre l’humain au centre ». Dans ce cadre, l’ESS constitue un modèle.
  • Il est nécessaire de réhabiliter une nouvelle forme de planification économique et écologique pour penser l’aménagement du territoire et le développement durable sur le long terme.
  • L’ESS contribue au développement d’une économie de proximité et à la relocalisation de l’économie.

 

Henri Guaino, représentant Nicolas Sarkozy

  • Une politique d’accompagnement de l’ESS n’est pas suffisante, car elle se heurterait aux exigences de rentabilité de l’ordre financier actuel.
  • Depuis 5 ans, la France s’est lancée dans une croisade contre la mondialisation financière.
  • Favoriser le développement des PME permet également de soutenir l’ESS.

 

Jean-Marie Le Guen, représentant François Hollande

  • L’ESS doit être abordée dans le cadre d’une interrogation économique et politique sur notre rapport à la mondialisation.
  • Elle peut être l’illustration économique d’un certain modèle de développement européen, basé sur un équilibre entre l’économique et le social.
  • L’obstacle majeur auquel l’ESS doit faire face est politique. Actuellement, l’Etat ne soutient pas l’ESS et l’innovation sociale.

 

Jean-Philippe Magnen, représentant Eva Joly

  • L’échec de la mondialisation et de la financiarisation de l’économie appelle un changement de modèle. L’ESS doit être au cœur de ce changement.
  • L’absence de volonté politique de mettre l’ESS au cœur du développement économique constitue le principal obstacle à son essor.
  • Eva Joly propose un plan de développement sur 3 ans de l’ESS.

 

Solidarité internationale : 3 idées fortes par intervenant

 

Plusieurs constats s’imposent concernant l’aide publique au développement (APD) française. Elle n’est pas suffisante et son efficacité interpelle. La campagne présidentielle donne également lieu à un débat sur la mise en place d’une taxe sur les transactions financières.

Au-delà de la politique d’aide au développement de l’Etat, une proposition inquiète les associations de solidarité internationale ; il s’agit de la possible remise en cause de la défiscalisation des dons aux associations et de l’introduction envisagée d’un principe de territorialité des dons. Les représentants des candidats ont donc été interpellés sur ce point précis. Ils ont répondu unanimement que la défiscalisation des dons aux associations ne devait pas être menacée.

 

Pierre Albertini, représentant François Bayrou

  • Le montant actuel de l’APD n’est pas digne de la vocation de la France.
  • La politique menée aujourd’hui est une politique de gribouille, qui nous éloigne d’un dialogue respectueux avec les pays émergents et les pays en développement.
  • L’APD n’est pas l’unique réponse aux enjeux du développement. Il faut établir un tissu de relations entre la France et les pays du Sud pour une coopération plus durable et plus équitable.

 

Martine Billard, représentant Jean-Luc Mélenchon

  • Le montant de l’APD est certes important, mais le pourquoi et le comment de l’aide au développement sont aussi des enjeux cruciaux.
  • Jean-Luc Mélenchon propose notamment l’annulation de la dette des pays pauvres.
  • La politique de solidarité internationale de la France doit aller bien au-delà de la seule question de l’APD.

 

Henri Guaino, représentant Nicolas Sarkozy

  • La France ne respecte certes pas ses engagements en matière d’APD, mais elle a maintenu ses efforts malgré la crise et elle fait mieux que la plupart des grands pays.
  • Pour trouver des ressources nouvelles pour le financement du développement, il est nécessaire de mettre en place des financements innovants, en particulier une taxe sur les transactions financières.
  • La France est un acteur majeur des négociations internationales et prend de nombreuses initiatives en faveur des pays en développement.

 

Jean-Marie Le Guen, représentant François Hollande

  • Pour garantir que le France tende vers 0,7% du PIB consacré à l’APD, il est nécessaire de mettre en place une loi de programmation pluriannuelle.
  • François Hollande propose la mise en place d’une taxe sur les transactions financières dont une partie serait dédiée au développement.
  • Il faut revisiter notre vision de l’APD, en termes de modalités et de priorités. La distinction entre pays du Nord et du Sud n’est plus suffisante.

 

Jean-Philippe Magnen, représentant Eva Joly

  • On assiste aujourd’hui à une crise sociale, économique, climatique, qui est une crise systémique.
  • L’environnement et le changement climatique sont des enjeux majeurs pour les pays du Sud.
  • Eva Joly s’est engagée à respecter l’objectif de 0,7% du PIB consacré à l’APD, voire même à atteindre 1%.